Monsieur le Président, 

Chers collègues, 

Nous sommes les premiers élus métropolitains désignés au suffrage universel direct. Par ce mode d’élection, notre Métropole prend toute sa dimension. 

Nous avions soutenu la création de cette Métropole pour mieux conjuguer les enjeux urbains et sociaux de notre territoire. Gérard Collomb l’a créée, David Kimelfeld lui a fait faire ses déterminants premiers pas et aujourd’hui, 5 ans après, avec ce mode de scrutin, elle prend toute sa dimension de véritable Métropole. Et, même si le périmètre des circonscriptions et la représentativité des communes est encore discutable, notre Métropole, unique en France, est un modèle inspirant dans la dynamique de décentralisation aujourd’hui mise en débat par le gouvernement.

Bien sûr nous ne pouvons que regretter que cet échelon territorial, pourtant central dans notre démocratie locale, soit encore assez peu identifié et trop méconnu par nos concitoyens. L’énorme et inquiétante abstention, particulièrement dans les quartiers populaires, doit nous appeler toutes et tous à la plus grande humilité et à la plus grande vigilance sur l’état de notre démocratie locale. Bien sûr, le contexte sanitaire de ces élections a joué. Mais, cette énorme abstention interroge aussi la qualité de nos relations avec les Grands lyonnais – tous les Grands lyonnais- ; la place que l’on réserve à la démocratie participative dans la définition de nos politiques et de nos projets, et la garantie d’un fonctionnement pertinent de notre grande collectivité dans la proximité, au plus près de la réalité de chacun de nos territoires.  

Outre une méconnaissance de notre institution, cette énorme abstention a également mis en évidence une défiance des électeurs envers les politiques et l’indispensable nécessité de renouer une relation de confiance avec nos concitoyens. Une telle relation ne peut se construire que dans un esprit de loyauté et de franchise, sans mensonges et fausses promesses. Votre posture en ce domaine Monsieur le Président sera déterminante, fondamentale pour le bon fonctionnement de notre assemblée, comme pour la relation de notre institution avec ses administrés.

Notre groupe, qui s’inscrira dans une démarche constructive, entend être particulièrement vigilant sur cet enjeu démocratique. Au cours des 6 prochaines années, nous travaillerons donc à rapprocher le citoyen de l’institution, à créer de la proximité, mais aussi à redonner confiance en la chose publique et en la parole politique. Parce que cela est au cœur de nos convictions. Nous croyons en une Métropole de la proximité et des territoires et ce scrutin inédit et unique en France nous offre la chance d’avoir des élus qui s’inscrivent davantage dans cette logique que par le passé. C’est pourquoi nous sommes attachés à ce que tous les élus soient reconnus, pleinement considérés et qu’ils aient les moyens suffisants pour mener cette mission. Nous avons fait plusieurs propositions en ce sens sur une juste rémunération des élus métropolitains comme sur leurs possibles permanences dans les Maisons de la Métropole. Le Président en a accepté le principe et nous l’en remercions et souhaitons travailler dans les prochaines semaines avec lui sur ce sujet.

Nous savons tous la force et la bonne santé de notre Métropole. 

Nous savons également  la réactivité et la qualité du travail effectué pendant le confinement, durant le déconfinement et en prévision de la relance. Que cette grande administration en soit encore une fois féliciter et remercier. 

Nous savons enfin que le bilan des politiques conduites sous la Présidence de DK avec un certain nombre d’élus, de la majorité comme de l’opposition actuelle, est bon. Notre institution est déjà bien engagée sur les enjeux qui s’imposent qu’ils concernent la transition écologique et énergétique, la transition économique et urbaine,  le développement des déplacements ou encore les enjeux de justice sociale et de solidarité.

Je vous en rappelle quelques exemples : l’ambitieux plan Climat Air Energie, la création de la ZFE en hypercentre, la montée en puissance de notre plan de rénovation énergétique, Eco’Renov, l’augmentation du budget dédié à l’accompagnement et à l’accueil des MNA, le renforcement du budget dédié à l’action foncière, l’ouverture de trois pôles entrepreneuriaux, l’implantation de grands groupes sur le territoire et, très prochainement, de l’académie de l’OMS, la création de l’Office foncier solidaire métropolitain pour des logements abordables, l’émergence de nouveaux quartiers durables comme les Girondins et Gratte-Ciel, et bientôt le Vallon des Hôpitaux et la Saulaie, la création en période de crise d’un fonds d’urgence pour les impayés de loyers et de charges, le plan d’urbanisme tactique ou encore l’aide renforcée à l’acquisition d’un VAE.

C’est bien l’ensemble de ces politiques en faveur d’un développement raisonné de notre territoire et de tous ses habitants qui nous anime. Loin du choix entre le tout économique et le tout écologique, trop binaire, nous voulons incarner une troisième voie visant à concilier la transition écologique et la justice sociale, en faisant le pari que la relance économique peut passer par une réponse forte au défi climatique et sanitaire. Notre groupe Les Progressistes continuera, soyez en certains, de porter cette voix sur le terrain et dans cet hémicycle.