Monsieur le Président, 

Chers collègues, 

Ce rapport de la Chambre Régionale des Comptes portant sur la création de la Métropole de Lyon n’est pas neutre. 

Il permet de disposer d’une photographie de l’état de cette collectivité encore naissante, de faire état de l’ensemble des chantiers qui ont été lancés, dans la 1ère comme dans la 2ème partie du dernier mandat. 

Quelles leçons en tirer pour l’avenir ? Car c’est ce qui nous doit préoccuper, plus que tout autre chose. 

D’abord, en matière de rapport aux territoires : si beaucoup a été accompli pour marquer la présence de la Métropole dans ses 59 communes, pour que ses services publics soient au plus près des citoyens, notamment via les MDM, il reste qu’un certain nombre de politiques et de directions de notre collectivité restent trop centralisées. 

Le rapport nous appelle aussi à plus de transversalité.  Si je ne rejoins pas la Chambre sur ses critiques à l’égard de nos politiques transversales, je reconnais que beaucoup reste encore à faire.  Le croisement entre notre politique d’insertion et celle en faveur de l’emploi a permis bon nombre de réalisations : la Charte des 1000 ; la création des CLEE, pour mieux orienter notre politique économique sur la priorité de l’emploi et de l’insertion par l’activité économique ; l’amplification des clauses d’insertion dans les marchés publics, avec l’équivalent de 900 bénéficiaires en heures travaillées via ces clauses, contre 200 en 2015 ; …

Ce sont de vraies réussites, et elles n’auraient pas forcément été possibles avec un Département et une COURLY distincts. 

La Chambre aurait par ailleurs pu pointer nos avancées majeures en matière de transversalité entre l’écologie et le social : avec Écoréno’v, avec notre PCAET, avec le Schéma directeur des énergies, avec le Plan métropolitain des solidarités, … Toutes ces feuilles de route ont croisé ces deux politiques, pour faire converger transition écologique et justice sociale. 

L’occasion de la PPI 2021/2026 est une opportunité formidable de croiser pleinement toutes ces politiques à travers nos choix d’investissements. 

S’agissant de nos agents, à qui je souhaite d’ailleurs de belles fêtes de fin d’année, les arbitrages qui ont été pris entre 2014 et 2020 n’étaient qu’une étape : oui, il a fallu avancer progressivement pour ne pas faire exploser les charges de personnel. 

Mais nous avons engagé la réduction des écarts entre catégories et filières, nous avons avancé sur l’égalité salariale. 

En matière de gouvernance et de relation aux communes, le dernier mandat était un mandat de transition. 

Il faut désormais accepter la métropolisation du territoire, la voir comme une opportunité et donner tout leur rôle aux conseillers métropolitains, bien évidemment dans le respect des maires, des communes et des habitants de ses communes. Les instances territoriales de la métropole, qui permettent la co-construction avec les communes, sont bien des instances métropolitaines et ont vocation à le rester. 

Alors que la Métropole n’est pas dans les instances communales, les communes, elles, le sont pleinement.

Il faut donc accepter que la Métropole garde la primauté sur la définition du rôle et de la composition de chaque instance.  Le subtil équilibre qui s’opère depuis 5 ans, et que le rapport évoque, est la base du pacte qui a conduit à la réussite de sa création. 

Néanmoins, la Métropole doit réussir à exister par elle-même, dans ses politiques, ses choix d’investissement, ses projets, sa communication. 

Elle a d’ailleurs réussi à le faire lors de la 1ère vague de la crise sanitaire, et je remercie Gérard Collomb de l’avoir salué dans sa réponse à la chambre régionale : la Métropole a montré sa pleine puissance en gestion de crise et sa capacité à coordonner et animer une véritable task force territoriale au service de la protection des habitants. Aujourd’hui encore, l’exécutif s’en inspire, et je m’en réjouis. 

Je vous remercie