Le 15 mars 2021, le Président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, soumettra au vote des conseillers métropolitains l’extension du dispositif de zone à faibles émissions. La majorité écologiste propose d’interdire tous les véhicules Crit’Air 5 et non classés en 2022 et tous les véhicules Crit’Air 2 à 4 entre 2023 et 2026. Concrètement, dans la Métropole de Lyon, près de 490 000 véhicules sur 666 000 et 245 000 sur 338 000 dans les 4 communes actuellement concernées par la ZFE seront interdites de rouler , soit plus des ¾ des véhicules particuliers. 

En 2019,  conscients de l’urgence climatique, nous avions mis en place cet outil pour les véhicules professionnels avec des fortes mesures d’accompagnement, une période de pédagogie et un échéancier clair sur 2 ans.

Aujourd’hui, Bruno Bernard propose de débuter dans quelques mois seulement l’application de leur dispositif avec des mesures d’accompagnement comme des dérogations possibles inconnues. Concrètement, ce sont des milliers de foyers, souvent parmi les plus modestes au vu des véhicules concernés, qui ne pourront plus entrer dans le périmètre de la ZFE d’ici début 2022.

Si nous partageons l’impérieuse nécessité de réduire la pollution, nous ne pouvons accepter une mesure qui frappera les plus modestes sans accompagnement, des agents et salariés du territoire métropolitain qui travaillent chaque jour sur le périmètre visé et qui n’ont pas nécessairement d’alternative à la voiture individuelle. 

L’impératif climatique ne pourra être accepté par nos concitoyens seulement si nous prenons en compte la justice sociale. La fin du monde ne peut s’opposer aux fins de mois. 

Notre groupe proposera donc un amendement en Conseil de la Métropole afin que la délibération indique clairement que le renforcement de la ZFE s’accompagnera d’aides financières afin d’en limiter l’impact sur le pouvoir d’achat des ménages et de prendre en compte les situations financières et professionnelles des Grands Lyonnais confrontés à cette mesure. 

Au-delà des groupes de l’opposition, nous appelons très clairement les groupes de la majorité, écologistes comme socialistes, communistes et insoumis, à ne pas renier leurs convictions et leurs électeurs, en votant cet amendement. 

Nous appelons aussi les maires, par ailleurs conseillers métropolitains, à prendre leurs responsabilités en ne contribuant pas à creuser des inégalités territoriales et sociales déjà très présentes dans les communes les plus défavorisées du territoire.

David Kimelfeld, président de groupe Progressistes et Républicains – Métropole de Lyon : « Les Écologistes nous proposent la vision d’une « Métropole pour quelques-uns », une fois de plus. Mais il est encore temps de changer la donne. Évitons de faire de la ZFE une Zone de Forte Exclusion, une zone où les plus modestes seraient exclus. »