Monsieur le Président, monsieur le Vice-Président, chers collègues,

L’examen de cette délibération annoncée depuis plusieurs mois était très attendu, non seulement par les membres de notre assemblée, mais surtout par les acteurs culturels de notre territoire, en souffrance depuis de nombreux mois, et qui avaient besoin de pouvoir se projeter à l’heure de leur réouverture.

Bien sûr, la question était de savoir si une forme de continuité allait être inscrite ou, au contraire, si la stratégie proposée allait s’inscrire dans une rupture.

Nous constatons avec satisfaction que votre stratégie culturelle 2021-2026 se construit autour des objectifs que nous avions enclenchés dès 2018 sous la présidence de David Kimelfeld et ma Vice-Présidence : développement de la culture comme levier d’inclusion sociale, accompagnement de la structuration de la filière culturelle, garantie d’un maillage territorial de l’offre culturelle.

Vous nous proposez aujourd’hui un développement des actions nouvelles de la Métropole que nous avions initiées en tenant compte des effets sévères de la crise sanitaire sur les acteurs culturels. Certes, l’État les a soutenus fortement depuis le début de la crise et continue de le faire, reconnaissant ainsi que la culture est bien essentielle à la vie en société. Pour autant, cet effort inégalé de l’État ne dispense pas les autres partenaires d’un appui supplémentaire.

Le monde de la culture a besoin d’être soutenu par tous : du spectateur à l’État, en passant par les collectivités territoriales. Par la délibération que votons aujourd’hui, la Métropole répond à ce besoin de soutien supplémentaire en augmentant logiquement et raisonnablement son budget, ce qui doit être salué.

Je ne reprendrai pas l’ensemble des volets de la politique culturelle métropolitaine que vous soumettez à notre approbation aujourd’hui, parce que les axes n’en ont pas été modifiés et nous les approuvons. Je m’arrêterai seulement sur les augmentations budgétaires de fonctionnement.

Cette augmentation concerne d’abord le développement de la politique d’éducation artistique et culturelle auprès des personnes qui relèvent de ces compétences. Je rappelle que nous nous étions déjà engagés dans cette voie. Je note particulièrement l’effort supplémentaire orienté vers les collèges et je m’en félicite. Ceux et celles qui ne s’épanouissent pas dans leur scolarité peuvent trouver là, comme dans la pratique d’un sport, un rayonnement salvateur.

Cette augmentation concerne aussi le soutien des interventions culturelles en matière de solidarité et d’inclusion sociale. Nous avions lancé le premier appel à projets culture et solidarité en 2018. Il se pérennise aujourd’hui, de même que les autres actions. Ce soutien nécessitera un suivi rigoureux pour en mesurer les effets.

Vous envisagez aussi de développer les actions d’insertion par la culture auprès des Maisons de la Métropole et des solidarités et d’y installer un pôle culture. L’ambition est louable, mais les moyens humains et immobiliers devront suivre dans des maisons qui sont déjà, pour certaines, trop étroites.

Vous proposez également d’augmenter le soutien à l’accompagnement de la filière économique culturelle que nous avions mise en place en 2019 après une large consultation des acteurs culturels, subventionnés ou non. Cette consultation avait fait émerger le constat de la mise en place de nouveaux modèles économiques et de nouvelles pratiques intéressantes des acteurs de cette filière qui ne demandait qu’à se structurer pour se fortifier. Entre-temps, la crise sanitaire est venue fragiliser l’économie de ce secteur qui doit être soutenu pour réussir sa transformation.

La mission de la Métropole d’accompagner le partage et la mutualisation des ressources entre acteurs culturels est aujourd’hui renforcée, ce qui me paraît une nécessité au vu de la crise. De même, je me réjouis de voir prospérer la démarche d’urbanisme transitoire que nous avions portée avec mon collègue Michel Le Faou.

Est aussi augmentée l’enveloppe consacrée aux festivals métropolitains. Vous consolidez ainsi la politique de soutien aux événements culturels répondant aux quatre critères que nous avions définis pour soutenir, dès 2018, quatre nouveaux festivals. Le festival Écrans mixtes et le festival Utopistes qui remplissent ces critères en bénéficieront et c’est tant mieux.

Enfin, vous annoncez, à partir de 2022, une restructuration du soutien apporté aux 16 théâtres de ville, en doublant l’enveloppe et en proposant de réorienter ce soutien au profit d’un maillage plus équitable et plus équilibré du territoire. Vous suscitez-là de grandes espérances et les candidats au soutien vont être nombreux. La priorité sera de définir des critères d’éligibilité et des règles de calcul claires sans lesquelles votre budget risque de s’envoler.

Nous considérons donc que cette politique va dans le bon sens. Nous sommes cependant dans l’attente de voir les applications concrètes que vous pourrez donner à votre politique avec ces nouveaux budgets. Il ne faudrait pas qu’il s’agisse de simples ventilations de budgets entre chapitres, mais d’une vraie volonté de faire prendre de l’ampleur à la politique culturelle de la Métropole de Lyon.

Monsieur le Vice-Président, les premiers éléments à notre disposition montrent que vous êtes ouverts au dialogue. Nous souhaiterions d’ailleurs que certains de vos collègues s’en inspirent. Cette politique essentielle et nouvelle pour notre jeune collectivité doit être la plus concertée possible.

Je profite de cette intervention pour remercier Michel Rotterdam, Directeur de la culture, et tous les agents de la direction de la culture ayant contribué à cet effort de synthèse présenté aujourd’hui. Il permet d’exposer dans un document-cadre l’ensemble des champs d’intervention de la Métropole en matière culturelle, qu’il s’agisse de compétences obligatoires ou choisies pour une meilleure lisibilité de son action.

Vous l’avez compris, notre groupe votera pour cette délibération.

Je vous remercie.