Madame la Présidente, mes chers collègues,

Le compte administratif 2020 reflète les résultats de la précédente équipe métropolitaine au titre du premier semestre et ceux de la nouvelle équipe, au titre du second semestre. Dans ce contexte, les principaux éléments suivants peuvent être signalés au niveau financier.

Concernant l’autofinancement brut, alors qu’il a fortement augmenté sur la précédente mandature et, tout particulièrement, sur la seconde partie du mandat 2020, il constitue une rupture puisque cet autofinancement a diminué de plus de 40 M€ entre 2019 et 2020.

Concernant les dépenses d’investissement, il est important de signaler la très forte augmentation de la réalisation à compter de 2018, passage de 417 M€ en 2017 à 579 M€ en 2018, qui s’est poursuivie en 2019 (661 M€) et en 2020 (815 M€). Cet excellent niveau de réalisation en 2020 est dû pour plus de 100 M€ par le règlement des aides exceptionnelles aux entreprises dans le cadre du soutien à l’économie initié lors de la dernière mandature dans le contexte de la crise sanitaire et de la crise économique liée. Mais, cet effort est dû, aussi, à une forte mise en œuvre de la PPI votée par l’ancien Exécutif et c’est l’occasion de remercier les équipes et les agents de la Métropole qui ont fourni des efforts sans précédent.

Concernant l’endettement, alors que la seconde partie du mandat précédent se caractérise par une diminution sensible de l’encours (2 189 M€ en 2017, 1 280 M€ en 2018, 1 780 M€ en 2019), l’année 2020 marque une rupture très sensible de tendance avec une augmentation de l’endettement de plus de 17 % (300 M€), pour atteindre 2 085 M€ fin 2020. C’est bien sûr l’effet Covid, mais aussi vos premières décisions qui impactent cet endettement. Si cette évolution n’a que peu d’impact à ce stade sur la capacité de désendettement de la collectivité qui passe, comme cela a été évoqué, de trois ans et trois mois fin 2019 à quatre ans et un mois fin 2020, elle marque cependant un changement de tendance par rapport au mandat précédent.

En synthèse, si les grands équilibres financiers demeurent solides fin 2020, les tendances sont à surveiller. Ainsi, la baisse de l’autofinancement brute de 40 M€ ainsi que l’augmentation de l’endettement de 300 M€ met en évidence cette fameuse rupture entre 2019 et 2020. En effet, alors que l’héritage laissé en fin de dernière mandature laissait une excellente situation financière, ces deux évolutions concernant l’autofinancement et l’endettement doivent inciter à la prudence sur la dégradation financière possible de la collectivité dans les prochaines années.

Deux questions sont devant vous : quelle capacité avez-vous à encaisser des recettes fiscales, fruit du dynamisme économique et de l’attractivité à la hauteur des enjeux de nos futurs investissements et des frais de fonctionnement, alors que vos premières décisions envoient des signes négatifs aux entreprises pourvoyeuses d’emplois et de richesses ? Le futur PLU-H, vos atermoiements sur le devenir de l’ADERLY (Agence pour le développement économique de la région lyonnaise) par exemple, ne sont pas là pour nous rassurer. Attention à ne pas vous retrouver dans une impasse avec une incapacité à financer vos ambitions sociales et écologiques, au risque soit de placer la Métropole dans une situation financière très difficile, soit de ne pas tenir vos promesses.

Merci de votre attention.