Conseil Métropolitain 27/06/2022

Intervention David Kimelfeld

4 minutes 

Nous voterons favorablement ce rapport qui apporte à l’association la Biennale de Lyon, la subvention de fonctionnement 2022 pour la Biennale d’Art contemporain. Mais nous restons particulièrement inquiets sur la gestion de ce dossier, et les derniers éléments portés à notre connaissance ne sont pas pour nous rassurer. 

Lorsque vous avez décidé M. Le Président, avec le soutien plein et entier du Maire de Lyon de fermer les Usines Fagor Brant, vous ne pouviez ignorer les difficultés que cette décision inattendue engendrerait pour les acteurs impliqués. 

L’ensemble des structures concernées ont immédiatement fait part de leurs inquiétudes que nous avons tenté de relayer ici.  

M. Le Vice Prédisent à la culture et Mme l’adjointe à la culture du Maire de Lyon eux même ont tout d’abord exprimé leurs interrogations face à cette décision. 

Peut-être espéraient ils que le sort de ces acteurs intéresserait l’exécutif métropolitain et qu’avant d’acter leur expulsion vous valideriez une solution de relogement claire. 

En vain. 

10 mois plus tard nous sommes toujours dans les mêmes incertitudes.

Vous nous annoncez aujourd’hui « une pré-étude de faisabilité » pour une éventuelle implantation des biennales au technicentre de la Mulatière.  Nous votons une subvention d’investissement de 10 000 à cette fin

Comme l’a justement remarqué Mme Nachury en commission thématique, nous connaissons les études de faisabilité, mais les pré études pour savoir si on va étudier si c’est faisable, j’avoue que j’ai du mal à saisir : c’est une visite des locaux ???? 

Surtout qu’à en croire Monsieur le Vice Président  au cours de cette même commission, il est déjà acté que les locaux sont inondables et qu’ils ne pourront donc pas accueillir les œuvres de la biennale d’Art contemporain. Avouez que l’on a raison d’être inquiet sur la prochaine édition qui se préparera, déjà, d’ici quelques mois.

En 30 ans, la biennale d’art contemporain de Lyon est devenue le premier événement d’art contemporain de France s’inscrivant dans tous les calendriers internationaux, accueillant publics et artistes du monde entier. 

Elle a su, grâce à son programme Véduta, mettre en relation l’art et les habitants de notre territoire métropolitain, proposant des situations de rencontres, d’échanges et de créations partagés. 

Que l’unique biennale d’art contemporain en France ait pris naissance et se soit fixée à Lyon et non à Paris était un pari fou que les équipes Biennales ont remporté

Le risque aujourd’hui, avec nos biennales affaiblies et dans l’incertitude, c’est de voir ce travail anéanti. Car si vous ne saisissez pas l’importance d’un évènement comme celui-ci dans notre Métropole, je peux vous assurer que la ville de Paris et les organisateurs de la FIAC eux l’on bien saisi. 

Et que dire des Nuits Sonores et du Lyon Street Food festival dont nous avons tous constaté le nouveau succès ce week end. Ils viennent de clôturer leurs éditions 2022 sans aucune certitude sur les prochaines, notamment sur la pérennisation de leurs financements s’ils étaient amenés à quitter la ville de Lyon. 

Il ne s’agir pas d’un sujet purement Lyonnais.

La Métropole les a soutenus en leur fournissant un lieu. Nous ne pouvons pas nous en désintéresser subitement. 

J’espère sincèrement que vous saurez rapidement nous présenter des propositions crédibles et concrètes. 

Il serait dramatique pour nos acteurs culturels qu’aux baisses de financements régionaux s’ajoute l’immobilisme métropolitain.