Conseil Métropolitain du 27/06/2022

Intervention d’Alain Galliano

Monsieur le président,
Chers collègues,

Vous nous présentiez, lors du conseil du 25 janvier 2021, le premier budget de votre
mandature, comme un document voulant initier de grandes transitions. Nous l’avions dit
alors, cela nous avait pour le moins déçu, .
Alors que, comme beaucoup de gens je pense, nous nous attendions à une « révolution
verte », force est de constater que nous aurions du vous croire lorsque vous vous en
défendiez.
Car l’exécution du budget est telle que nous l’imaginions lors du vote du BP 2021. Aucun
risque n’est pris, la gestion semble plutôt bonne mais elle ne répond pas aux attentes !
Le dernier mandat pour le climat, c’était plutôt accrocheur mais cela laissait aussi entendre
que vous vouliez remédier aux différentes crises qui nous affectent. Or nous peinons encore
à trouver la réalisation de vos ambitions.
C’est d’autant plus inquiétant que de nouvelles crises ont émergé depuis, et qu’encore plus
de défis sont à relever. Nous pensons évidemment à la guerre en Ukraine, dont les impacts se
font ressentir dans beaucoup de domaines, notamment ceux de l’énergie et des matières
premières.
Or si l’on continue sur ce rythme de croisière sans réellement engager de changements, nous
allons au-devant de graves problèmes.
Ce manque d’ambition, je dirais même d’envie, ce caractérise particulièrement à travers la
PPI.
Vous aviez confié qu’elle n’existait pas, et bien cela se voit ! Où sont les investissements ? Où
sont les grandes transitions annoncées ? De CA à CA, on perd 206,5M€ d’investissement et
ce en retraitant les aides Covid !
En prenant en compte l’écart entre le voté et le réalisé, et le fait qu’environ 50% des projets
sont issus du mandat précédent, on a du mal à voir s’incarner cette ambition pourtant si
souvent mentionnée.
D’un autre côté, les projets que vous vouliez engager, tels que celui du téléphérique par
exemple, ne répondent pas non plus aux attentes de nos concitoyens !
Le Compte administratif représente ce qui a été fait concrètement durant l’année, c’est un
une photographie de la politique menée, et ici nous avons droit à un sépia sans saveurs,
plutôt décevant.
En matière de ressources, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) sont certes en
hausse de + 10,9 %. Mais cela est bien en deçà de l’évolution nationale (+ 25 %). Ce n’est pas
normal sur une métropole telle que la nôtre… C’est d’autant plus inquiétant, quand on

connait la situation tendue du logement, qui n’est pas propre à notre métropole, mais qui la
touche aussi.
En ce qui concerne les MNA, les dépenses évoluent assez peu alors que le nombre de MNA
évalués double ! Il y a un écart qu’il faut absolument corriger, sinon la situation ne fera
qu’empirer… Surtout quand on voit que la prise en charge des jeunes majeurs explose elle
aussi.
Sur le Revenu de solidarité jeune (RSJ) : alors que 10M€ étaient votés au BP 2021, et que
vous annonciez 8,2 M€ par an pour 1 600 bénéficiaire, on constate une utilisation effective
de 0,7M€ pour 611 jeunes…
Même si l’année n’était pas entière, ne pas atteindre les 10% de l’enveloppe allouée semble
indiquer que le nombre de bénéficiaires soit un peu en dessous des prévisions.
Dommage encore une fois que cela avance si doucement, alors qu’une grande partie de la
jeunesse est en difficulté, et que cela concerne malheureusement un peu plus que 600
jeunes sur la métropole. Nous avons besoin de mesures qui parlent à tous et pour tous.
C’est ce que nous vous avions dit en janvier, je vous renvoie sur ce sujet à nos propositions
évoquées alors :
o Création d’un abonnement TCL jeune intégrant l’abonnement Vélo’v,
o Un effort massif sur la construction de logements étudiants,
o Une aide à l’installation pour les étudiants arrivant dans la Métropole, sous
conditions de ressources,
o Etc…
Je pense que les grands lyonnais en attendent plus, mais également que nous tous, élus
métropolitains, y compris dans votre majorité, en attendons plus !
Vous aviez présenté ce mandat comme le dernier pour le climat. Nous avions compris que
cela signifiait qu’il fallait agir vite, et que le temps était l’élément qui nous faisait défaut. Vous
avez surement dû changer d’avis depuis, peut-être en pensant à 2026, car on nous présente
dans ce CA, une gestion qui vise surtout à dégager des marges de manœuvre futures,
notamment grâce à une bonne gestion de la dette.
Ce mandat était-il donc l’avant dernier pour le climat ?
Ne vous méprenez pas, nous ne pouvons que nous satisfaire d’une bonne gestion de la dette.
Mais cela ne doit pas se faire aux dépens des dépenses d’investissement.
Et lorsque l’on parle d’urgence écologique, nous présenter une gestion qui semble remettre à
plus tard les projets et les ambitions au placard, c’est aussi dissonant que de vouloir
décarbonner l’énergie en voulant se passer du nucléaire…
En résumé, ce CA est assez caractéristique de ce dont beaucoup de grand lyonnais se sont
maintenant aperçus : une navigation à vue et par petites touches, une ambition révisée, et
surtout une « Métropole pour quelques-uns ».
Je vous remercie.