Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le Président

Je ne reviendrai pas ici sur l’histoire de ce Pôle Métropolitain, sur sa pertinence pour réponde aux grands enjeux de Métropolisation.

Les flux économiques, les mobilités, les politiques touristiques se jouent à une échelle plus large que celles de nos intercommunalités.

Il parait donc nécessaire de se donner les cadres pour construire des politiques concertées qui concernent aujourd’hui plus de 2 millions d’habitants.

Comment envisager le développement de la ZFE sans dialoguer avec celles et ceux qui habitent hors de note métropole mais la traversent chaque jour ?

Comment réfléchir à des stratégies de circuits courts sans s’associer aux territoires ruraux voisins ?

Comment repenser une forme de développement économique plus vertueuse en favorisant la relocalisation des activités sans associer l’ensemble des communes à cette réflexion ?

Pourtant, alors que la question des mobilités et du développement de nos territoires nécessitent une réflexion bien au-delà des contours de notre métropole, vous décidez, en désaccord avec la majorité des autres collectivités de dissoudre cet espace de dialogue intercommunal qu’était le Pôle métropolitain.

Se refermer sur ce soi, rejeter tous ceux qui ne sont pas de votre obédience et refuser toute forme de dialogue et de compromis : vous nous offrez malheureusement une nouvelle fois la démonstration de votre incapacité à travailler avec les autres.

Certes le Pôle Métropolitain était un outil un peu vieillissant qui méritait sans doute quelques restructurations : la modification de son périmètre, l’évolution de sa gouvernance… Des propositions auxquelles vous adhériez avaient d’ailleurs été faites en ce sens avec notamment la réduction du nombre de sièges pour une meilleur efficacité. Le dialogue était possible. Mais aujourd’hui vous lui fermez la porte.

Le plus paradoxal dans cette affaire si j’ose d’ire, c’est qu’en abandonnant ainsi ce Pôle Métropolitain, vous offrez une nouvelle fois un beau cadeau à Laurent Wauquiez qui sans aucun doute va savoir imposer la Région comme le nouvel échelon incontournable.

Ce Pôle Métropolitain et ses 173 communes représentaient un espace de coopération, de dialogue et de mise en œuvre de politiques concertées indépendant et complémentaire de l’échelon régional. Avec sa disparition, notre Métropole va se retrouver une fois de plus isolée et mal traitée par les politiques régionales. Nous avons vu le désastre que cela a produit au niveau des politiques culturelles.

Qu’en sera-t-il demain des politiques de mobilités dont nous attendons pourtant beaucoup ?

Et qu’en est-il d’ailleurs du plan État Région que nous n’avons toujours pas conclu. Allons-nous là aussi nous retrouver acculés par nos partenaires car nous aurons poursuivi notre politique de la chaise vide ?

Vous l’aurez compris, c’est donc avec consternation que nous prenons acte de cette décision à laquelle nous nous opposons.