Didier VULLIERME – Conseil des 27 et 28 mars 2023

Monsieur le président,

Chers collègues,

Concernant le Contrat de Plan Etat Région 2021 – 2027, sujet éminemment important et structurant pour notre métropole à la fois parce qu’il permet d’améliorer concrètement le quotidien de ceux qui vivent sur le territoire métropolitain mais aussi parce qu’il permet d’articuler l’intervention de 2 des collectivités les plus puissantes de France pour penser globalement l’attractivité de notre territoire à une échelle européenne et de renforcer les liens avec les territoires qui entourent la métropole.

Monsieur le Président, mon intervention s’articulera en trois points rapides. Le premier concerne le volet universitaire de ce CPER. Celui-ci s’inscrit dans la lignée de ce qui a été fait précédemment en en maintenant voire en amplifiant une bonne partie des objectifs précédents.

La délibération que vous nous proposez revient d’ailleurs sur un bilan du volet ESRI 2015 – 2020 dont le taux d’engagement de 96,32 % révèle qu’il a plutôt atteint sa cible. Dommage cependant qu’il ait fallu attendre 2023 et donc créer un trou d’air de plus de 2 ans dans le renforcement du pôle universitaire lyonnais. Mais, à votre décharge, le vote tardif de la région AuRA n’y est peut-être pas pour rien.

Le deuxième point concerne, sans grande surprise, le second volet du plan qu’il nous est proposé de voter, à savoir la convention métropolitaine.

Et là, le sentiment qui est le nôtre est celui d’un manque d’ambition. Il vous aura fallu plus de deux ans pour proposer un volet territorial dont les termes « d’ambition à la baisse » ont été utilisés en commission des finances pour le qualifier.

Tout ce temps pour aboutir à un plan au goût d’inachevé dans lequel vous écrivez vous-même que la moitié des projets listés (en volume financier) « n’apparaissent pas comme intégralement financés et qu’il appartiendra aux porteurs de projet de trouver ultérieurement des financements complémentaires », en gros, qu’il n’est pas sûr qu’ils voient le jour.

On peut s’interroger sur les raisons de cette ambition à la baisse. Les besoins de ceux qui vivent et travaillent dans la métropole ont-ils baissé ? On peut raisonnablement penser que non. Vos prédécesseurs qui ont négocié notamment avec la région le CPER 2015 – 2020 ont-ils été particulièrement brillants ? Est-ce votre exécutif qui n’a pas été à la hauteur pour faire valoir les intérêts de la métropole face à la région Auvergne Rhône-Alpes ? Les deux ? La question reste ouverte.

Mais, finalement, ce n’est peut-être pas là le plus inquiétant. Et ce sera mon troisième point qui portera sur ce qu’il n’y a pas dans cette délibération.

Nous sommes dans la troisième année de mandat, quasiment à mi-mandat, et il n’y a toujours rien sur les mobilités. Les infrastructures et les mobilités sont pourtant plus qu’essentielles pour atteindre les enjeux que vous citez dans la délibération.

Avec le Lyon Turin, c’est de la place de la métropole à l’échelle européenne qu’il est question. Avec le lancement d’un projet de RER métropolitain, c’est bien de renforcement du lien entre la métropole et son aire d’influence qu’il est question. Ne pas travailler au développement nécessaire de parcs relais aux franges de la métropole, c’est abandonner nos concitoyens à qui, par ailleurs, il est demandé de faire évoluer très fortement leurs pratiques de mobilité. Il s’agirait bien là de protéger l’environnement et la qualité de vie.

Vous allez nous rétorquer qu’il est difficile de négocier avec la Région, et c’est peut-être le cas, mais, Monsieur le Président, il y a urgence. En commission, nous avons compris que ce volet infrastructures et mobilités ne sortirait pas en 2023. Peut-être en 2024. Cela n’est pas suffisant et il n’est plus temps d’attendre. Vous devez vous engager sur une date à laquelle ce pan essentiel du CPER sera formalisé. Peut-être est-il temps de revoir votre méthode de négociation avec la région dans l’intérêt des acteurs économiques qui font le dynamisme de la métropole mais surtout dans l’intérêt de ceux  qui y vivent et/ou y travaillent plus que dans l’intérêt de votre majorité parfois trop radicale.

En conclusion, Monsieur le Président, vous l’avez compris, nous ne sommes pas pleinement convaincus par le CPER 2021 – 2027 tel que vous ne le présentez. Pour autant, essentiellement en soutien au volet universitaire, le groupe Progressites et Républicains votera favorablement.