Monsieur le Président,
Chers collègues,
Nous nous réjouissons de voir le volontarisme et les efforts de la Métropole avec l’État et les acteurs sociaux afin de trouver des solutions pour les personnes évacuées de l’ancien squat de l’ex-collège Maurice Scève.
Cependant, nous ne pouvons que nous étonner du traitement différencié que vous accordez à cette situation très médiatique par rapport à d’autres existantes sur le territoire. o Finalement, votre « politique de l’hospitalité » a des frontières.
Pour essayer de palier un peu à cela, je vais donc vous parler de Feyzin et essayez d’attirer votre attention sur deux squats qui sont actuellement installés à proximité de la raffinerie.
Le premier squat accueille 80 personnes : il est en place depuis plusieurs mois dans un ancien hangar appartenant à un propriétaire privé. o La justice a autorisé une expulsion en décembre 2019. Celle-ci n’a pu être réalisée au premier semestre 2020 en raison de la trêve hivernale prolongée et du contexte sanitaire.
Le second squat accueille lui près de 130 personnes sur le site de l’ancienne école Georges Brassens, désaffectée, appartenant aujourd’hui à Total qui a également saisi la justice. o Le juge administratif a décidé en septembre 2020 de laisser 9 mois aux occupants pour quitter les lieux.
Ces deux occupations ont lieu en plein périmètre PPRT : vous comprendrez donc aisément le danger que cela représente pour les personnes qui vivent dans ces lieux et la nécessité d’agir rapidement, en coordination avec l’État, pour proposer des solutions similaires à celles que vous avez pu trouver pour le squat lyonnais.
En laissant perdurer cette situation, nous prenons le risque de voir apparaître un « squat géant » dans cette zone avec des populations qui seraient les premières victimes en cas d’accident industriel.
Il en va aussi de la cohérence de nos politiques publiques. Nous ne pouvons pas réaliser des expropriations d’habitants pour des raisons de sécurité et en prévoir de nouvelles, et laisser des personnes précaires occuper un squat dans le même périmètre.
La Maire de Feyzin a pris ses responsabilités pour assurer la salubrité des lieux et permettre aux occupants d’accéder aux ressources nécessaires.
La Métropole, avec l’État, doit prendre sa part.
Monsieur le Président, nous regrettons que ces situations ne bénéficient pas de la même attention que celle portée au squat lyonnais et nous souhaitons que vous puissiez y consacrer autant de moyens et d’énergie.
Je vous remercie.