Monsieur le Président,
Chers collègues,
Depuis plusieurs années, le développement du télétravail, et plus généralement le travail nomade au sein d’espaces de travail partagés, dits coworking, a pris une grande ampleur dans notre métropole.
Lieux de travail, de réunion, de convivialité et tout simplement lieux de vie, ces espaces, qu’ils soient privés ou associatifs, correspondent à un nouveau mode de vie plébiscité par les actifs, notamment les indépendants majoritaires parmi les hébergés / coworkeurs.
Déjà en 2018, un travail collaboratif réunissant la Métropole de Lyon et le réseau Coworking Grand Lyon avait contribué à la remise au Gouvernement d’un rapport « territoires, travail, numérique » par le président de la fondation « Travailler autrement».
Dans la continuité de la création en juin 2019 du Conseil national des Tiers Lieux, ainsi nommés de par leur aspect polyvalent à la croisée des chemins entre le travail, la culture, la restauration ou encore l’engagement associatif, les pouvoirs publics ont reconnu la place de ces espaces dans le tissu économique local, mais aussi dans le tissu associatif et culturel.
Loin de se limiter au constat du doublement de ces espaces chaque année jusqu’en 2018, la métropole avait soutenu 5 projets sélectionnés parmi les lauréats de l’appel à projets « Tiers lieux pour l’innovation Auvergne Rhône-Alpes ».
Cela n’était qu’une 1ère étape. À travers cette étude, nous souhaitons formuler une proposition :
Que la Métropole vienne en soutien de l’ouverture de 15 tiers-lieux dans les QPV et quartiers de veille active, des quartiers riches en envies et projets mais concentrant des inégalités sociales et économiques fortes ;
Ainsi que le soutien à l’ouverture de 15 tiers-lieux dans les zones périurbaines de notre métropole, où le lien entre le domicile et le lieu de travail est profondément différent de celui que l’on connaît en hypercentre ; où des projets associatifs, culturels et socio-éducatifs trouvent difficilement des locaux pour se développer, et où des espaces agiles comme les tiers-lieux sont nécessaires.
Ce soutien métropolitain pourrait venir en complément du soutien financier apporté par le Gouvernement à des porteurs de projet du territoire, à travers son appel à manifestation d’intérêt « Fabriques de territoires », dédiés aux tiers-lieux. Et des projets, il y en a !
Bénéfiques pour l’attractivité économique, culturelle et associative de ces quartiers, ces tiers-lieux qui accueillent des porteurs de projets, souvent innovants et proches des valeurs de l’économie sociale et solidaire, ne se résument pas à la mise à disposition d’un bureau.
Elles peuvent assurer un rôle social, culturel voire solidaire grâce à la mise en réseau et le partage de bonnes pratiques.
La particularité de cette année 2020, où les contacts sociaux sont restreints pour des raisons sanitaires, est qu’elle met en lumière l’attention à porter au développement de ces tiers-lieux, qui peuvent apporter vitalité et agilité, au plus proche des lieux de vie des Grands Lyonnais et notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
En cela cette étude dont la métropole assurera la coordination permettra certainement de faire apparaître des besoins, peut-être dans des territoires en périphérie de la ville-centre moins pourvus en espaces existants et moins bien desservis en transports publics.
Pour notre groupe, l’ambition initiée lors du précédent mandat de développer ces lieux correspond à la fois à un besoin de nos citoyens mais plus encore à une politique transversale, aussi innovante que la démarche d’urbanisme transitoire, qui aura également un impact en matière de rationalisation de déplacements et un effet vertueux sur l’attractivité de nos territoires périphériques.
Nous soutiendrons donc le lancement de cette étude tout en espérant des conclusions concrètes, communiquées à tous les élus, et surtout suivies de décisions constructives sur la suite du mandat, comme celles que nous vous proposons.
Je vous remercie.