Intervention de David KIMELFELD
Conseil de la Métropole du 26 & 27 septembre 2022
Délibération n°2022-1263 – 5 minutes
Seul le prononcé fait foi
Vous nous demandez aujourd’hui de nous prononcer sur le projet de territoire de la Ville de Lyon c’est à dire sur les axes de coopération que la ville de Lyon et la Métropole souhaitent concrètement mettre œuvre au cours de ce mandat.
Après 2 ans d’attente, vous nous annoncez une enveloppe d’un montant total de plus de 30 millions d’€ et une énumération de grands projets dont certains nous interrogent sur leur capacité réelle à exister.
Nous attendons par exemple avec impatience l’étude en cours pour la création de la Foret urbaine de Fourvière pour laquelle 2 millions 7 sont inscrits dans ce pacte.
C’est vrai qu’elle ne sera pas de trop quand on sait votre objectif affiché de 100 hectares de forêt urbaine plantés au niveau métropolitain d’ici la fin du mandat et ce alors que nous arrivons aujourd’hui à mi-mandat tout juste à 15.
Sur les axes stratégiques que prévoit le pacte de cohérence métropolitain à savoir
- La revitalisation des centres-bourgs,
- l’éducation,
- les modes actifs,
- la trame verte et bleue,
- l’alimentation : de la production à la lutte contre le gaspillage,
- le logement, accueil, hébergement : digne, abordable et de qualité,
- et le développement économique responsable, emploi et insertion.
Ce sont au total plus de 22 millions, soit plus de 75% de l’enveloppe, qui sont consacrés au Trames vertes et bleues.
La végétalisation de nos villes reste un enjeu majeur de la lutte contre le changement climatique que nous devons mener. C’est pourquoi il faut intégrer le végétal partout notamment au cœur même des édifices, en augmentant dès qu’il est possible les micro-points de verdure.
En appliquant une stratégie verte, portant ainsi sur les nouvelles infrastructures, on dissémine des plantes dans tous les espaces : petits parcs, cours transformées en jardins, murs et toits végétaux, etc.
En réalité, cela implique moins la plantation de forets que la prise en compte du réchauffement climatique dès la conception de nos aménagements et de nos logements.
Car Il ne s’agit pas seulement de réchauffement climatique, mais de réchauffement climatique dans un monde inégal et injuste.
Et parmi ces inégalités, nous le savons que trop dans notre Métropole, l’accès au logement reste celle qui touche le plus nos concitoyens.
Je pense par exemple aux étudiants qui quittent notre ville devenue trop chère pour eux, comme le démontre malheureusement une étude récente qui rétrograde Lyon à la 5eme place des villes les plus attractives pour eux.
Dans ce contexte et alors qu’on ne peut plus nier la crise qui touche aujourd’hui toute l’Europe et fragilise grands nombres de nos concitoyens, nous nous étonnons donc qu’aucune action ne porte sur l’axe logement de ce pacte et que seulement 2.7 millions soient envisagés pour accompagner le développement économique et renforcer l’action sociale de la ville de Lyon.
Nous constatons par ailleurs, sans étonnement, que le Maire de Lyon n’a pas estimé opportun non plus de se saisir de la revalorisation des centres bourgs pour agir sur le secteur de la Guillotière, par exemple,… Mais je ne reviendrai pas sur le sujet….
Ce projet qui nous est soumis s’inscrit donc pleinement dans les choix politiques revendiqués par le Maire de Lyon pour qui les questions sociales restent secondaires.
Cet exercice n’aura en réalité qu’un seul le mérite : celui de nous apporter enfin des éléments de PPI alors qu’à la Ville de Lyon comme dans notre Métropole nous attendons toujours ce document sensé transcrire vos ambitions,
Vous comprendrez donc que dans ce flou nous nous abstenions.