Monsieur le Président,
Chers collègues
Monsieur le Président ,
Vous me permettrez, avant de rentrer dans le cœur de mon intervention, de saluer les femmes qui depuis des décennies ont lutté pour obtenir le droit à l’interruption volontaire de grossesse et pour qu’il ne soit plus remis en cause.
J’ai une pensée particulière pour celles qui ont vécu cette clandestinité dans la peur et la souffrance, certaines jusqu’à la mort.
Nous aurons de nombreux désaccords au cours de cette journée mais nous pouvons, ensemble, célébrer cette inscription dans la constitution de la liberté garantie aux femmes d’avoir recours à l’IVG suite au vote transpartisan au congrès le 4 mars dernier. C’est une première mondiale et la France s’inscrit à nouveau ici dans l’esprit des Lumières, celui de la défense des droits humains.
Monsieur le Président, mes chers collègues
La transition n’est pas aisée, vous en conviendrez, mais il me faut revenir à un sujet moins consensuel, celui de votre gestion de la Métropole.
La crise immobilière qui impacte notre pays n’épargne pas notre Métropole.
Nous enregistrons l’une des baisses des droits de mutation à titre onéreux les plus élevées de France. Pourtant ces fameux DMTO, qui sont je le rappelle issus des frais de notaires, sont une recette stratégique pour les collectivités territoriales et particulièrement notre Métropole. En constante augmentation depuis 2014, leur dynamisme permettait de venir compenser en partie la révision des dotations de l’État mais aussi de contrebalancer l’augmentation des dépenses notamment sociales des départements et donc de notre Métropole et de certains dispositifs dont nous pouvons partager les ambitions.
Le budget 2024 que nous a présenté Monsieur Artigny lors de notre dernier conseil prévoit une perte de plus de 120 millions d’euros de recette de DMTO par rapport à 2023. Un chiffre sur lequel nous vous avons déjà alertés lors de nos débats de janvier sur le budget primitif.
Aujourd’hui il semble que cette prévision que vous nous annonciez était un peu trop optimiste et que nous nous orientions sur une baisse beaucoup plus forte encore de ce revenu avec une régression de plus de 40 % enregistrée entre janvier 2023 et janvier 2024.
Pour beaucoup de grands lyonnais et de grandes lyonnaises, ces acronymes et ces pourcentages ne semblent pas très concrets. Pourtant nous parlons ici d’à minima 150 millions de pertes sur le budget annuel de la Métropole soit pour exemple plus de 15 fois le plan d’urgence logement que vous nous avez présenté en janvier dernier et presque 30% de la masse salariale de l’ensemble des agents de la métropole.
Cette chute des recettes qui se confirme nous ne pouvons l’ignorer. Elle nous impose d’évaluer précisément les capacités futures de la Métropole à finaliser ses projets.
L’effet ciseau négatif créé par d’un côté cette baisse des produits qui s’accentue et de l’autre une hausse constante des dépenses de fonctionnement ne semble pour autant aucunement inquiéter les membres de votre exécutif.
Aucune priorisation des projets n’est évoquée.
Aucune interrogation sur le demi -milliard d’euros prévus pour le développement des Voies Lyonnaises.
Aucune remise en question des 72 millions d’euros budgétisés pour le lancement du projet de Rive droite du Rhône si cher au Maire de Lyon.
Et ce ne sont là que quelques exemples les plus parlant
A moins que vous ne préfériez faire des promesses intenables.
Je pense par exemple au projet de contrat de Ville que va nous présenter votre Vice-Président pendant ce conseil et dont l’ambition qui est à saluer va cependant demander de sacrés choix budgétaires pour être mené à terme.
Après les reculs en matière de logement social et votre difficulté à tenir votre engagement de 6000 logements annuels, il serait regrettable que les projets de renouvellement urbain et les quartiers politiques de la ville voient eux aussi leurs ambitions rabotées
Alors dans un tel contexte de tension on fait quoi, Monsieur le Président ? on arrête ou on continue
Stop ou encore mais ce ne sont pas les choix musicaux du dimanche matin sur RTL
On s’arrête et on prend le temps d’évaluer les priorités, ou on continue sans savoir jusqu’où nous pourrons aller.
Parce qu’ignorer cette réalité et refuser d’interroger les derniers arbitrages budgétaires, c’est en réalité prendre le risque de faire appel à l’impôt pour finaliser des projets dont on peut questionner l’urgence dans la situation actuelle.
C’est une option que nous ne pouvons accepter car nous ne pouvons envisager de faire peser ce manque d’anticipation sur le pouvoir d’achat des grands lyonnais et des grands lyonnaises déjà très impacté et au final privilégier l’urbain à l’humain et au détriment des plus fragiles de nos habitants
C’est pourquoi nous lançons une nouvelle alerte face à cette crise qui menace.
Pour faire face à cette situation, il est essentiel que notre assemblée et avec elle les Grands Lyonnais et les Grands Lyonnaises soit informés et mobilisés et que nous puissions suivre les évolutions budgétaires et leurs conséquences sur nos politiques publiques.
Dans le mandat précédent nous avions instauré un Comité de suivi de la PPI. Certains des membres de votre exécutif s’en souviennent j’en suis certain. Nous pouvions ainsi collectivement faire des points d’étape sur l’avancée des projets et l’état de leur financement. Je vous invite qui plus est dans le contexte actuel à faire de même. Cela nous donnerait l’occasion non seulement d’avoir enfin un document cadre présentant vos projets et leurs investissements mais aussi un état de leurs avancements et des capacités de notre Métropole à les soutenir.
Je ne doute pas de votre capacité et de votre sincérité à gérer cette métropole et afin de lever nos inquiétudes je vous invite à nous rendre compte de cette gestion en toute transparence.