Monsieur le Président, mes chers collègues,

Je voudrais ajouter quelques réflexions de notre groupe sur cette délibération dont nous approuvons globalement la philosophie et les objectifs.

Tout d’abord, je trouve que résumer l’action des mandats précédents en neuf lignes est quand même injuste. Je rejoins en cela mon collègue Pierre-Alain Millet. La plus grande part de ce que vous présentez aujourd’hui comme des nouveautés a déjà été lancée et même réalisée, au moins partiellement.

Les périmètres PENAP, notamment, ont été mis en place grâce à un travail commun de la COURLY (Communauté urbaine de Lyon) de l’époque, puis de la Métropole, du Conseil général du Rhône et des communes concernées, avec l’appui technique de l’Agence d’urbanisme rebaptisée depuis UrbaLyon et cela, en utilisant les dispositions de la loi relative au développement des territoires ruraux du 23 février 2005. Ce travail considérable a été mené à bien depuis une quinzaine d’années et croyez-moi, ce n’était pas facile quand il fallait, sur le terrain, aller négocier ces périmètres PENAP.

Si vous pouvez aujourd’hui énoncer un certain nombre de grands principes en leur donnant une apparence de nouveauté, c’est parce que d’autres avant vous ont fait ce travail, et s’ils l’ont fait, c’est qu’ils étaient favorables au développement de l’agriculture périurbaine. Ne croyez surtout pas que vous avez le monopole de cette politique.

J’ajouterai également quelques suggestions sur des aspects de cette politique qui nous semblent insuffisamment ou pas du tout pris en compte. Premier élément, le logement des agriculteurs : il est absolument nécessaire, tant pour des raisons d’organisation du travail que de sécurité, que les exploitants puissent habiter avec leurs familles sur leurs exploitations. Pour cela, il faut que des dispositions spécifiques soient prises à leur intention en matière d’urbanisme. Il convient également d’empêcher, en cas de cessation d’activité, que le logement d’un agriculteur puisse être cédé à un non-agriculteur.

Le deuxième élément important pour l’agriculture périurbaine est de travailler à une bonne cohabitation avec les riverains et avec les urbains qui viennent dans les zones agricoles pour des raisons de loisirs. Beaucoup de nos concitoyens apprécient de se promener ou de faire du sport en utilisant souvent les chemins qui traversent nos zones agricoles. Quoi de plus agréable, en effet, que de courir, faire du VTT (vélo tout terrain), ou simplement se promener en famille à travers les zones agricoles ?

Mais dans le même temps, les agriculteurs sont souvent au travail, car leur activité professionnelle dépend, pour beaucoup, des saisons et de la météorologie. Pour eux, souvent, le week-end n’en est pas un. Cette cohabitation doit s’organiser harmonieusement.

Je vous rappelle, à cet égard, que, sur son territoire, la Métropole a la responsabilité des itinéraires de promenades et de randonnées. Il y a là un vrai travail à faire en lien avec les communes : fléchage, panneaux d’information, cartes ou guides et également pose de barrières là où cela s’avère nécessaire.

Le troisième et dernier élément que je tiens à évoquer est la sécurité. C’est l’un des freins à l’agriculture périurbaine. Tous les élus des communes concernées savent combien le vol et le vandalisme nuisent gravement à l’équilibre économique des exploitations. Je ne parle pas ici du chapardage contre lequel il faut bien entendu lutter, mais des vols massifs qui concernent notamment les fruits.

Il existe, pourquoi le nier, de vraies bandes organisées qui pillent des exploitations et alimentent un véritable marché parallèle. Pour cela, il y a des moyens à mettre en œuvre, en lien avec les exploitants et la Chambre d’agriculture. Je pense, notamment, à des dispositifs pour empêcher les véhicules de pénétrer jusque dans les exploitations, je pense, également, à la vidéosurveillance qui pourrait être déployée sur les principaux accès à nos zones agricoles, je pense, également, à une surveillance physique que les communes n’ont pas la possibilité d’assurer avec leur police municipale.

Comme chacun le sait, nous avons appelé de nos vœux la création d’une police métropolitaine. Elle serait bien utile dans les transports en commun, à la sortie des collèges, lors de tous les grands événements métropolitains. Elle pourrait aussi, pendant les quelques semaines durant lesquelles ont lieu chaque année ces vols massifs, assurer la sécurité de nos exploitations agricoles.

Voilà, monsieur le Président, quelques suggestions. Permettez-moi, en même temps, d’aborder en quelques mots la délibération suivante qui est très liée à celle-ci pour vous remercier d’avoir répondu positivement à la demande que je vous avais faite au nom de notre groupe lors de la Commission permanente d’avril concernant l’aide à apporter à nos agriculteurs victimes d’un épisode de gel particulièrement sévère. Nous allons voter une aide de 400 € à l’hectare. Elle sera la bienvenue, croyez-moi.

Votre Vice-Président, monsieur Camus, dans un premier temps, puis vous-même, dans un deuxième temps, êtes venus rencontrer les agriculteurs dans la circonscription dans laquelle je suis élu, et notamment à Irigny. Bien que non invité à ces deux rencontres, j’ai tenu néanmoins à y être présent car le soutien que nous apportons tous au monde agricole doit, à mon sens, nous rassembler au-delà de nos divergences.

Je vous remercie et nous voterons bien entendu cette délibération.