Monsieur le Président.
Mes chers collègues,
L’A46, cela a été dit, parfois, est un axe essentiel pour notre Métropole permettant, à la fois, les déplacements quotidiens des habitants de ce territoire, la desserte des différents pôles d’activités de l’est mais qui absorbe aussi une partie très importante du trafic de transit. Aujourd’hui, l’A46 Sud accueille près de 65 000 véhicules par jour en moyenne, cela peut même monter jusqu’à plus de 100 000 véhicules, tout particulièrement, au niveau de Manissieux.
Cette situation n’est, évidemment, pas sans poser de très graves problèmes, la congestion y est très forte (en moyenne près de 5 heures par jour de très fortes perturbations et cela tend à augmenter) ainsi qu’une accidentologie très élevée, parmi les plus élevées de notre territoire, et elle est aussi en perpétuelle augmentation, ce qui contraint régulièrement de couper les deux voies et congestionne alors, encore davantage, le trafic.
Il nous paraît donc essentiel d’envisager, aujourd’hui, l’élargissement à 2 X 3 voies de ce tronçon autoroutier, pour améliorer le trafic en prévision des hausses attendues, pour permettre de penser la mise en place d’installations adaptées aux nouveaux usages comme le co-voiturage et pour réduire, surtout, le nombre d’accidents.
Évidemment, nous sommes entièrement d’accord, dans le meilleur des mondes, il faudrait un grand contournement à l’est de Lyon. Cela fait même, je pense, quasiment l’unanimité puisque le Vice-Président Jean-Charles Kohlhaas, qu’on ne peut pas soupçonner de bienveillance avec les infrastructures autoroutières, a reconnu qu’il aurait pu soutenir un projet de ce type sous certaines conditions. C’est pour cela, d’ailleurs, mes chers collègues, que nous voterons pour l’amendement proposé par le groupe du Rassemblement de la droite, du centre et de la société civile qui nous paraît être un bon amendement. Mais regardons les choses en face, ce projet n’est, actuellement, pas envisagé à moyen terme et d’autres territoires plus éloignés de notre Métropole s’y opposeront, alors, fermement.
Une vision globale doit donc être pensée autour de cette infrastructure, il y a la question du contournement est lyonnais que nous soutenons mais, aussi, celle d’une tarification du trafic de transit que je soutiens depuis longtemps, avec des amendements que j’ai portés à l’Assemblée nationale, malheureusement, avec peu de succès mais je ne désespère pas d’arriver un jour à mes fins, mais aussi la question ferroviaire dont vient de parler mon collègue Christophe Geourjon, avec la nécessaire réalisation du CFAL et je pense que nous sommes nombreux à aller dans la même direction, mais aussi des accès français au Lyon-Turin afin de retirer le plus grand nombre de camions des routes. Sur ce dernier projet, il nous semble assez stupéfiant de la part d’un Exécutif écologiste que vous continuiez à dénoncer la hausse du trafic routier, tout en refusant de reconnaître la nécessité absolue de cette infrastructure pour réduire, justement, la pollution due aux poids lourds.
Par ailleurs, permettez-moi de revenir sur la commission déplacements et voirie puisqu’un certain nombre de contre-vérités ont pu être dites. Par exemple, vous nous avez assuré, monsieur Kohlhaas, que le Gouvernement, que l’État, ne souhaiterait plus s’engager sur ce projet, permettez-moi de vous dire que cela est absolument faux. J’ai fait un point encore ce matin avec le Préfet du Rhône, monsieur Mailhos, qui m’a dit qu’il n’y avait absolument aucune remise en question de la position de l’État sur ce projet autoroutier.
Certains élus de la majorité, certains élus écologistes nous ont aussi assuré que le Gouvernement comptait fermer définitivement la ligne de fret ferroviaire Rungis-Perpignan dont a parlé ma collègue, Marie-Christine Burricand. C’est, là aussi, absolument faux puisque sa réouverture est annoncée pour le milieu du mois d’octobre ainsi que la création de deux autres autoroutes ferroviaires et, également, une aide annuelle pérennisée de près de 170 M€ et la diminution des prix des péages dans le cadre du plan de relance.
Enfin, monsieur le Vice-Président Kohlhaas, vous n’avez pas manqué de critiquer avec certaines forces, la concertation proposée sous l’égide de la CNDP (Commission nationale du débat public). Je pense que nous gagnerions, chacune et chacun, à faire preuve d’un peu de retenue, surtout quand les derniers exemples en date montrent la faiblesse de votre travail pour réunir et concerter.
Mes chers collègues, vous l’aurez compris, d’une part, nous ne rejoignons donc pas votre opposition à ce projet et, d’autre part, nous soutiendrons l’amendement déposé par le groupe Rassemblement de la droite, du centre et de la société civile.
Je vous remercie.