Monsieur le Président,
Chers collègues,
- Il y a un an, le Président de la République, dans une forme de concorde nationale, appelait à soutenir notre économie et notre pays « quoi qu’il en coûte », au moment où la 1ère vague de l’épidémie de covid-19 battait son plein.
- Certains ont bien entendu le message, très bien même. Et en vous observant depuis 8 mois, M. Le Président, je note que, d’une certaine manière, vous avez repris ce « quoi qu’il en coûte » comme un mantra dans l’action que vous menez pour mettre en œuvre votre politique.
- Le climat, quoi qu’il en coûte.
- Quoi qu’il en coûte, . Vous cherchez à imposer un modèle de société et vous déclinez un programme sans prendre en compte un principe fondamental, le principe de réalité. Au lieu de trouver un juste équilibre entre ce qui relève des mesures impératives de la transition écologique, et ce qui relève de l’incitation, de la confiance dans la responsabilité individuelle de chacun à construire un avenir plus durable, vous cherchez à contraindre, interdire, limiter. Mais la transition écologique ne fonctionnera que si elle est voulue, acceptée, qu’il y a une large adhésion à vos idées ;
- Quoi qu’il en coûte, en matière de démocratie locale et de gouvernance, puisque, contrairement à ce dont nous pouvions nous attendre, vous nous surprenez chaque jour dans votre capacité à renier l’existence de vos oppositions, de la contradiction et d’une démocratie plus large que la démocratie interne d’EELV ;
- Quoi qu’il en coûte, en oubliant de prendre ses responsabilités en matière de sécurité et de tranquillité publique, avec l’abandon du soutien de la Métropole au projet de Centre de supervision urbain, le rejet de notre proposition de police métropolitaine, notamment dans les transports en commun et aux abords des collèges, au mépris, là aussi, d’une réalité qui a fait de tristes actualités ces derniers jours. Votre silence en dit long ;
- Quoi qu’il en coûte, y compris sur votre agenda de Président de la Métropole, puisqu’à longueur d’entretiens dans la presse, chacun commence à comprendre que ce qui vous préoccupe le plus n’est pas la prochaine génération, mais plutôt la prochaine élection, la répartition des places sur vos listes aux élections régionales, et la manière dont EELV pourra essayer de prendre le pouvoir partout où il le peut, au nom du climat et pour le climat ;
- Quoi qu’il en coûte, ou plutôt quoi qu’il en exclut…
- Et nous le verrons lorsque vous nous présenterez l’élargissement de la Zone à Faibles Emissions aux véhicules particuliers les plus polluants ;
- ou même lorsque vous décidez une baisse de la subvention à notre agence de développement économique, l’ADERLY, en pleine crise économique et alors que le plan de relance se décline dans les territoires, afin de passer un message clair, celui que les entreprises qui ne sont pas locales ou qui ne vivent pas, ne mangent pas et ne boivent pas transition écologique chaque jour ne sont plus les bienvenues, de même que les emplois pour les Grands Lyonnais qui vont avec.
- Vous nous avez d’ailleurs expliqué pendant votre campagne que ce mandat était « le dernier pour le climat ». D’une certaine manière, nous sommes d’accord, il y a urgence à agir. Et après, chers collègues, que fait-on ?
- Nous vous invitons à passer plus de temps à envoyer des signes positifs aux Grands Lyonnais et aux agents de la Métropole qu’aux militants d’EELV.
- Nous vous invitons aussi, à dessiner une vision d’avenir à 10 ou à 20 ans, et non à donner des gages aux uns et aux autres ou à construire des politiques publiques qui manquent de concertation, de précision et de transparence, afin de pouvoir rentrer dans la calendrier des prochaines échéances électorales.
- Nous vous invitons à passer plus de temps à dialoguer avec la Région pour apporter des réponses concrètes au quotidien des Grands Lyonnais plutôt que de parler de la région uniquement pour imposer votre stratégie électorale à vos partenaires
- Je vous ai indiqué lors de la dernière commission permanente que vous aviez une opposition constructive, qui sait reconnaître quand les choses avancent dans le bon sens, et nous le montrerons encore aujourd’hui par nos votes positifs sur de nombreux dossiers.
- Mais vous avez aussi une même opposition qui est exigeante, et cette exigence, M. Le Président, nous vous invitons à la respecter et à faire en sorte que l’ensemble de votre exécutif écologiste en fasse de même.
- La condescendance et la morgue ne sont pas de bons principes de gouvernance.
- Nous espérons donc participer à un Conseil de la Métropole qui fera l’objet de réponses précises, d’une véritable transparence et dorénavant d’une démocratie respectueuse d’une opposition constructive
Je vous remercie de votre attention.