Dans un premier temps, il nous semble intéressant de comparer ce nouveau projet de budget à celui que vous nous promettiez l’an dernier.
Un de vos grands principes pour 2021 était je vous cite :
- « une Métropole partenaire des collectivités locales qui la composent ».
J’ai bien peur que vous soyez passé à côté de ce grand principe si on en croit vos relations avec les maires de notre Métropole , avec la région , le département , vos partenaires du pôle métropolitain et si l’on s’en réfère aux évolutions que vous prévoyez notamment sur la DSC.
J’espère qu’en inscrivant cette année comme nouveau grand principe « la territorialisation des politiques métropolitaines, au plus près des besoins des habitants des 59 communes de la Métropole, dans un dialogue constant avec les maires » nous irons au-delà de la méthode Coué.
- Concernant votre projet 2022, il est entièrement construit à partir d’une vision de notre Métropole réduite à vos ambitions écologiques. Si elles sont certes louables et doivent s’inscrire dans l’ensemble de nos politiques publiques, elles ne doivent pas pour autant obérer les compétences premières de notre Métropole.
- Je pense au défi social que nous devons relever. Savez-vous que le mot social n’intervient qu’à la 20ème page de votre projet lorsque vous constatez que les dépenses à caractère social sont le plus gros poste de dépenses de notre Métropole. Pas un mot pourtant sur la stratégie que vous portez pour cette compétence désormais première de notre Métropole. Vous vous inscrivez dans les dispositifs gouvernementaux comme le Logement D’abord lancé en 2017 ou Pacte pour l’enfance qui verra le jour en 2022 mais aucune ambition forte pour notre Métropole ne se dégage.
- Il y a un mot, un autre terme que vous avez totalement banni de votre vocabulaire et qui pourtant se réfère à une des compétences de notre Métropole, c’est celui d’attractivité.
Pourtant les 2 principaux revenus fiscaux de notre collectivité que sont la CFE et la CVAE restent à des niveaux très en deçà des chiffres de ces dernières années, Il reste crucial d’attirer sur notre territoire de nouvelles entreprises et donc de nouveaux emplois.
S’il est vertueux de vouloir accompagner les acteurs économiques dans leurs transitions écologiques, encore faut-il avoir un tissu d’acteurs dynamiques et solides. Ce qui fait la force de notre métropole , c’est de pouvoir s’appuyer sur une fiscalité indexée sur le dynamisme et l’attractivité pour financer une ambition sociale et écologique mais sans dynamisme économique , cette métropole sera bientôt à ranger au rang des départements qui n’ont aucune marge de manœuvre pour financer leurs politiques sociales
Aujourd’hui vous surfez sur les actions passées qui font les bonnes recettes fiscales mais à ne pas vouloir assumer une croissance bien sûr respectueuse de l’environnement , votre budget va s’échouer comme une planche de surf sans vague
- Votre projet oublie celles des 9600 agents de notre Métropole. La convergence de tous les statuts qui reste un objectif central depuis la fusion de la Métropole et du département du Rhône est reléguée aux oubliettes alors que nous avions lancé ce chantier ambitieux laissant des disparités criantes entre agents.
Si nous saluons votre volonté de poursuivre la revalorisation des filières féminines afin de renfoncer l’égalité femme hommes dans nos services, elle ne peut se substituer au travail de fond à mener sur l’ensemble des bases indemnitaires des agents.
Et l’augmentation des dépenses de personnelles que vous affichez ne vous permettra pas quoi qu’il en soit de mener cette nécessaire remise à niveau. Nous espérons qu’elle parviendra au moins à prendre en charge comme il se doit les coûts pour nos agents découlant directement de l’exercice des fonctions en télétravail.
Vous le savez, M le Président, la colère gronde parmi nos agents et il vous faudra descendre dans l’arène
Vous ne pourrez éternellement vous abriter derrière votre vice présidente
Je sais que certains dans cette assemblée n’aime pas ce mot mais vous êtes le patron et un patron doit être aux côtés de ses salariés en particulier dans cette période difficile
- Enfin, concernant le logement et l’urbanisme vous nous dites que « Ce sont des années de retard en termes d’investissements et de planification de logement que vous devez rattraper alors que les changements de comportements ont eu lieu, et que les limites physiques d’une urbanisation débridée sont atteintes. »
Nous ne reviendrons pas sur la forme de ces propos qui s’inscrivent comme d’habitude dans le respect de notre institution et de sa continuité…
Nous nous attacherons cependant au fond.
Comme nous l’avons souvent dit ici et malgré vos effets d’annonce, nous restons en effet particulièrement dubitatifs sur votre réelle capacité à planifier en réalité.
Vous voulez densifier, sans étaler.
Vous densifiez en réduisant les grands projets comme celui de la Part Dieu et Mermoz,
Vous étalez dans des communes dont les espaces verts et les ressources doivent être protégés.
J’ai bien peur là aussi que ce ne soit qu’incantation et méthode Coué.
- Permettez-moi enfin une remarque pour conclure.
Dans votre projet vous vanter les bienfaits de l’urbanisme transitoire que vous souhaitez développer. C’est une blague ou une coquille au vue du sort réservé à FAGOR BRANDT
J’aimerais vous rappeler la définition d’urbanisme transitoire. Selon le glossaire édité par Plateau urbain, référence en la matière et partenaire de plusieurs projets de la Métropole, « l’urbanisme transitoire est une pratique consistant à préfigurer in situ les usages possibles d’un espace urbain en vue de sa requalification prochaine. » Transitoire ne signifie donc pas temporaire comme nous l’avons trop souvent entendu ces dernières semaines.
Malheureusement ce que nous vivons actuellement avec les Usine Fagor Brandt que vous avez décidé sans aucune concertation avec les équipes artistiques occupantes, les riverains et les usagers de transformer en local de stockage TCL ne semble pas s’inscrire dans ce processus.
Je ne pense pas en effet que ce qui s’est passé ces dernières années avec les Nuits Sonores, les Biennales de Lyon, le Lyon Street Food festival mais aussi les habitants, les élèves du collège Gabriel Rosset et les familles des cités sociales nous amènent à la conclusion que ce lieu doit devenir en entrepôt de maintenance pour rames de tramway
Je pense au contraire que ces premières expériences nous ont démontré non seulement la pertinence d’un tel lieu pour les habitants du quartier mais aussi la plus-value d’un tel espace pour le secteur culturel et événementiel qui nous le savons traverse une période particulièrement difficile.
Vous avez décidé seul , fort de vos certitudes , foulant au pied les ambitions de votre vice président à la culture et méprisant l’adjointe à la culture de la ville de LYON
En conclusion ce DOB fait apparaitre vos contradictions dont la plus inquiétante reste une ambition de dépenser plus avec aucun programme de maîtrise des dépenses ce qui pourrait être se défendre sauf que vous espérez des recettes qui ne feront que chuter tant votre volonté de mettre la métropole sous cloche va désespérer de nouveaux arrivants entreprises ou habitants
J’ai bien peur que cette décision soit à l’image de votre budget de vaines promesses