Alain Galliano

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Comme chaque année, le Compte administratif qui devient maintenant le Compte Financier Unique (CFU) nous permet de revenir sur les différentes politiques menées par la Métropole.

Je commencerais par une note relativement positive. Il semble que la dette soit contenue et au vu des hausses des taux d’intérêts actuelles, cela semble plus prudent.

Cependant derrière cette bonne gestion apparente que l’on peut louer, nous craignons que se cache un abandon de certains projets d’investissement nécessaires.

Or nous pourrions être rassurés si nous avions une vision claire de la PPI, mais comme chacun le sait ici, il n’en est rien. En revanche ce que l’on peut constater, c’est la baisse continue des investissements.

Alors que l’année précédente de CA à CA, nous perdions 206,5M€ d’investissement, cette année c’est encore 48M€ en moins dont 3M€ sur les seuls projets ! Et je crains que cette tendance ne se confirme encore une fois l’année prochaine.

C’est paradoxal car dans le même temps vous nous affirmez qu’avec les 50M€ que vous avez dédié à l’Aide à l’investissement des communes et aux Attributions de subventions d’équipement, vous feriez beaucoup plus que ce qui était fait précédemment.

Mais ce que vous faites avec ces 50M€, c’est autant de projets qui ne sont pas inscrit dans la PPI !

En ce qui concerne la PPI justement, nous nous questionnons aussi sur la réalisation de cette dernière, en particulier sur la ville de Lyon.

Avec les trous dans la PPI de Lyon qui ont récemment été avoués, plusieurs projets ne verront pas le jour sous ce mandat. Certains ne sont pas encore arbitrés et d’autres vont être sabrés.

Dès lors, nous souhaiterions connaitre l’impact que cela aura sur la PPI métropolitaine car certains étaient communs avec la métropole.

Cela remet-il en question ces projets au niveau métropolitain ?

Dans tous les cas, il est quand même assez ahurissant d’être à mi-mandat, et de n’avoir aucune vision claire sur le déroulement de la PPI.

  • Ou en sommes-nous ?
  • Combien avons-nous consommé ?
  • Quels sont les projets à court et moyen terme ?

Ce sont autant de question que les grands lyonnais se posent déjà et se poseront encore plus en 2026 !

Sur le RSJ qui a été lancé depuis un peu plus de 2 ans maintenant, on est encore loin des objectifs précédemment annoncés.

J’ai d’ailleurs du mal à comprendre comment l’on peut avoir plus de 600 jeunes accompagnés en 2021, mais seulement une centaine au mois de janvier 2022…

Vous allouez plus d’argent que l’année dernière certes, avec 2,4M€ en 2022 contre 700k€ en 2021. Mais on peut tout de même noter que c’est tout de même moins que le budget des annonces qui s’établit à 2,6M€ en 2022.

Pourtant le nombre de bénéficiaires est au global relativement similaire, mais reste toujours près de deux fois moins élevé que ce que vous aviez annoncé lors du lancement de cette politique. Espérons que cela est dû, comme pour le RSA, à un mouvement de fond d’amélioration de la conjoncture économique et de celle du marché du travail en 2022.

Nous souhaiterions d’ailleurs qu’un bilan soit rendu lors du prochain CFU, afin de pouvoir juger des possibles améliorations de cette politique, dont nous ne contestons bien évidement pas l’utilité, après 2 ans de plein exercice.

Nous sommes tous au fait je pense de l’inflation importante qui ne concerne d’ailleurs pas que notre pays mais bien l’ensemble des pays voisins également. Mais qui dit inflation, dit nécessairement deux choses : les hausses de crédits ne sont pas aussi importantes que l’on pourrait le croire et les baisses sont accentuées !

Il est donc intéressant de remettre certains chiffres et certaines affirmations en perspective.

Le maintien des dépenses dans le domaine de l’habitat et du logement, signifie en réalité un coup de frein d’environ 4 millions à euro constants par rapport à 2021.

Dans le contexte qu’à rappelé mon collègue Michel Le Faou, cela ne fait que confirmer nos craintes quant aux objectifs de logements.

Et cela se conjugue d’ailleurs avec les produits des Droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Car s’ils ont augmenté en 2022, après une année 2021 bien en dessous de la moyenne nationale, il semblerait que 2023 soit plutôt une année de baisse.

Je ne reviendrai pas ici sur la politique de mobilité du « tout vélo » qui s’incarne assez bien dans le poids que prennent les voies lyonnaises par rapport aux transports en commun, notamment dans les autorisations de programme (45,1 M€ sur le T6 contre 40,4 M€ pour les Voies Lyonnaises).

Ce que l’on constate à mi-mandat, c’est une métropole qui semble tourner au ralenti, avec des projets qui, de votre propre aveu, nécessiteront un a deux autres mandats pour être menés à terme. Une affirmation un peu étrange alors que ce mandat devait être le dernier pour le climat.