Didier Vullierme

Monsieur le Président,

Cette délibération vise à permettre l’étude et la documentation d’une possible création de statut d’étudiant-aidant au travers d’une thèse CIFRE. Notre groupe salue cette initiative.

Elle repose, comme vous l’indiquez en début de délibération, sur la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.

L’article 1 de la loi dit : « L’adaptation de la société au vieillissement est un impératif et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la Nation ».

De la Nation… Sauf à Villeurbanne.

Permettez-moi, Monsieur le Président, un bref rappel des faits pour nos collègues qui ne seraient peut-être pas totalement au fait de l’actualité autour du lieu de répit pour les aidants de malades d’Alzheimer implantée à Villeurbanne jusqu’au 29 février de cette année.

Ce lieu a été créé pour permettre notamment aux malades et aux aidants de pouvoir continuer à vivre chez eux en offrant un accueil de jour comme de nuit aux malades, donnant ainsi un peu de répit à leurs aidants, souvent leurs conjoints. C’était en 2011, donc 4 ans avant la loi précitée par un vote UNANIME du conseil municipal de Villeurbanne de l’époque dont, sauf début d’altération de la mémoire de ma part, vous faisiez partie Monsieur le Président ainsi que d’autres siégeant aujourd’hui dans votre majorité métropolitaine.

Depuis 2020, de nouveaux choix politiques sont faits particulièrement sur le plan budgétaire. Sans m’étendre le sujet puisque ce n’est pas le lieu, j’avoue que certains choix financiers tels que l’organisation d’une conférence sur « l’ESS au prisme du genre » ou le financement l’association « Alliance citoyenne », vous savez l’association grenobloise qui promeut l’autorisation du burkini dans les piscines municipales…, laissent songeurs.

Bref. Les choix budgétaires de l’actuel exécutif municipal villeurbannais le conduisent à annoncer en ce début d’année 2024 la fermeture de ce « petit joyau de la politique gérontologique » – dixit Jean-Paul Bret, l’ancien maire de Villeurbanne parce que les coûts de fonctionnement en seraient trop importants. Cela sans concerter préalablement ni vous, Monsieur le Président de la Métropole, ni la directrice générale de l’ARS alors que tous deux cofinançaient cet équipement. On s’interroge sur le manque d’élégance, a minima, que cela représente.

D’autant que le projet métropolitain des solidarités porte des engagements justement pour « soutenir et développer de nouvelles solutions de répit pour les aidantes et aidants ».

 C’est donc conscients de cette volonté que l’ensemble des élus des groupes « Progressistes et Républicains » de la Métropole et « Progressistes » au conseil municipal de Villeurbanne vous ont écrit récemment.

Vous vous en doutez peut-être, Monsieur le Président, votre réponse ne nous satisfait qu’à moitié.

Vous nous indiquez que les services de la Métropole travaillent avec l’ARS aux côtés du CCAS de Villeurbanne pour proposer « de nouvelles modalités d’accueil séquentiel » d’une part et que vous avez demandé au CCAS de « veiller à la continuité de la prise en charge des personnes actuellement bénéficiaires » d’autre part. Ma modeste expérience de gestion de projet m’amène à penser qu’il aurait peut-être été préférable de penser aux solutions de repli avant la fermeture mais bon…

Pour mémoire, le lieu de répit de Villeurbanne, c’était 80% de taux de remplissage et 16 familles concernées.

A moitié satisfaits car si vous affichez des intentions, vous n’indiquez aucune piste opérationnelle à offrir à ces 16 familles qui ne doivent pas pâtir de choix inconséquents.

Voilà déjà 11 jours que le lieu de répit est fermé. Monsieur le Président, alliez les actes à la parole et dites-nous concrètement comment vous comptez dépasser les paroles pour les transformer en actes. L’urgence est là.