Catherine Panassier

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Je tiens tout d’abord à saluer le travail qui a été réalisé pour élaborer ce Contrat de Ville par les équipes de la métropole et de ses partenaires, les participants aux assises, et le Vice-Président Renaud Payre. Vous dire aussi que nous saluons le fait d’avoir – cette fois – été écoutés pour que ce sujet, ô combien important, soit présenté lors d’un conseil métropolitain et non pas confiner dans le huis clos d’une commission permanente comme vous l’aviez envisagé dans un premier temps.

Le programme qui nous est présenté est ambitieux, très ambitieux dans ses objectifs, et nous ne pouvons qu’y souscrire.

Cependant…

Au-delà des mots, nous nous interrogeons sur votre capacité d’engagement de projets pour répondre à ces enjeux. L’énoncé de belles intentions, c’est important, la mise en œuvre d’actions pour les atteindre l’est d’autant plus.

Il est impératif que ce contrat de ville se concrétise à travers des actions concrètes, et donc que des moyens conséquents soient précisément définis et garantis dans la durée.

Des moyens pour l’efficience de sa gouvernance, et bien sûr, des moyens financiers à la hauteur des besoins.

Monsieur le Vice-Président, vous nous aviez invités à vous transmettre des propositions, ce que nous avons fait par courrier, et que je me permets de partager aujourd’hui en conseil.

Tout d’abord, et vous l’aurez compris, il nous parait évident qu’un tel projet demande des choix budgétaires clairs. Nous souhaitons donc connaitre, dans un contexte de baisse des recettes de la métropole, de retrait de la Région, de difficultés des bailleurs et de nombre des partenaires de ce contrat, quels seront les moyens mis en place pour ce contrat de ville et ce, pour toute sa durée.

Nous souhaitons que soient organisés des temps d’échanges réguliers sur le suivi des différents temps forts de la concrétisation de ce contrat. Cela nous semble indispensable pour emporter la force d’un consensus métropolitain nécessaire pour donner une réelle vigueur à ce grand projet.

Ces temps d’échanges et de suivi devront se nourrir d’une évaluation fine à partir d’indicateurs précis, pour mesurer les avancées et ajuster les projets au fil de l’eau, au-delà de la seule la revoyure d’ores et déjà programmée.

Un autre point majeur de la mise en œuvre de ce contrat, concerne sa gouvernance. Nous souhaitons aussi que ce point soit abordé dans ces temps d’échange. La cohérence d’intervention des partenaires mobilisés, la mobilisation coordonnée des directions de droit commun des villes et de la métropole, la coordination entre le CDV et le RU sont autant de questionnements à évoquer.

De même l’est,  l’efficience de l’accompagnement des acteurs de terrain par les équipes dédiées. Ce que l’on constate sur le quartier de la Guillotière entre les équipes de la ville et celles de la métropole, entre la mission Guillotière et la politique de la ville nous interroge.

Le respect des délais de réalisation est également un sujet de débat. Par exemple, la convention de site du quartier Mermoz sud  a été signée il y a 5 ans. En conférence de presse le 30 septembre 2022, le Maire de Lyon et les Vices Présidents au logement et à l’urbanisme de la métropole ont annoncé la réalisation éminente d’opérations de requalification de la place Latarget et du mail Narvik. Aujourd’hui, en mars 2024, Il n’y a toujours pas de panneaux annonçant leur réalisation !

Heureusement que, sous l’ancien mandat, GLH avait lancé la belle opération d’extension réhabilitation de la barre O !

Enfin, il est primordial de ne pas occulter les sujets complexes, et notamment ceux de l’économie souterraine, des incivilités et de la sécurité. Vous allez nous répondre que ces sujets sont de la compétence de l’Etat. C’est vrai, mais ils sont aussi les nôtres. Nous constatons amèrement la réticence notamment du Maire de Lyon de prendre à bras le corps ces problématiques pourtant essentielles par leur impact sur le quotidien de l’immense majorité des habitants de ces quartiers.

Si nous prônons notamment fortement les actions en faveur de l’éducation et de la jeunesse, nous sommes tout autant persuadés que ces sujets doivent être traités en priorité.

Vous l’avez compris, nous adhérons aux objectifs et ambitions de ce contrat de ville, mais encore faut-il que vous vous en donniez les moyens. Il serait complètement inaudible sur un sujet aussi important, que les contraintes budgétaires et le manque de planification viennent rabaisser les ambitions affichées. Si notre métropole peut mettre un demi-milliard sur le plan vélo, elle se doit d’être à la hauteur sur la politique de la ville.

Je vous remercie.